Quand la pensée fait faux bond
La dernière facétie en date, la croisade-pour-rire, et pour pleurer sur les illusions de la science, dernier coup journalistique - car on ne peut guère là parler de philosophie, à la rigueur d'idéologie - du facétieux Michel Onfray, qui n'en rate pas une. Sa campagne à propos de psychanalyse (lit-on notamment dans Libé, le people des bobos : "Dans «le Crépuscule d’une idole», le philosophe s’attaque de façon argumentée à la figure de Sigmund Freud, accusé d’avoir fabriqué une science à l’aide de manipulations") est digne des meilleurs opportunismes, et appelle une nouvelle scolastique à faire feu de tout bois.
Lui parvient ainsi à se hisser au panthéon des penseurs français pitoyables, qui, au lieu de faire avancer la question, en ruinent le bien-fondé.
Que les médias se livrent à ce jeu est bien entendu un signe de plus de la décrépitude du moment. Tant qu'il y a des gogos pour lire toutes ces guignolades, on vendra du papier encré.
Tout cela n'a rien de sérieux, encore moins de scientifique, et déshonore les intellectuels français qui se sont jurés d'absenter la réflexion de leur pays. C'est là une des conséquences dramatique de l'"idéologie française" du moment, dévastatrice.